EXPAIRCOX : Mieux connaître l’exposition à la fièvre Q

EXPAIRCOX est un projet visant à l'amélioration des connaissances sur l’EXPosition AérIenne des professionnels agRicoles et de la population générale à COXiella burnetii.

Le projet EXPAIRCOX a été initié suite à l’émergence de cas groupés de fièvre Q en 2017 dont l’origine précise est restée inconnue, malgré les investigations mises en place par Santé Publique France et la DGAL avec l’appui des experts du groupe national « Fièvre Q » rattaché à la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale.

Le projet est divisé en quatre volets complémentaires en croisant des approches environnementales, épidémiologiques, agricoles et sociales :
1 : détecter et caractériser la bactérie présente dans l’environnement grâce à l’analyse de poussières prélevées dans des lieux publics et dans des bâtiments d’élevages caprins, ovins et bovins ;
2 : estimer la prévalence sérologique et la fréquence de détection par PCR chez les donneurs de sang de la zone d’exposition des récents cas groupés (en région niortaise d’une part et dans le Béan et le Pays-Basque d’autre part).
3 : caractériser les pratiques agricoles en termes d’exposition à C. burnetii dans les élevages caprins par la mise en place de suivi de chantiers de curage, de compostage et d’épandage dans des élevages infectés ;
: décrire la perception des risques sanitaires par le biais d’enquêtes socio-anthropologiques « prenant au sérieux » le point de vue des parties prenantes, en particulier les éleveurs.

les différents volets scientifiques du projet EXPAIRCOX
Les différents volets scientifiques du projet EXPAIRCOX

C. burnetii est la bactérie responsable de la fièvre Q, une zoonose transmise par voie aérienne dont le réservoir principal est constitué par les ruminants domestiques (ovins, caprins et bovins). Chez ces derniers, l’infection peut provoquer des avortements avec des répercussions sur le renouvellement du troupeau et des pertes économiques pour les éleveurs. La gestion des troupeaux infectés est complexe car les infections sont souvent asymptomatiques, l’excrétion est variable selon les individus, la persistance environnementale est mal caractérisée et l’efficacité des mesures préconisées est difficile à évaluer.

Chez l’humain, l’infection par C. burnetii est souvent asymptomatique et n’est détectée que par la mise en évidence d’anticorps spécifiques dans le sang des personnes. Néanmoins, certaines personnes développent un syndrome grippal compliqué d’une infection du foie (hépatite) ou du poumon (pneumonie) et un avortement peut survenir chez la femme enceinte. Des troubles peu spécifiques et persistants, parfois très invalidants comme une fatigue chronique, peuvent aussi se développer. Ces symptômes étant divers et pouvant être confondus avec ceux d’autres maladies, la fièvre Q humaine est difficile à diagnostiquer et sous-diagnostiquée, ce qui est problématique car un diagnostic précoce est crucial pour l’efficacité du traitement antibiotique. Certains facteurs sont connus pour favoriser le risque de développement de forme grave : c’est le cas par exemple des personnes atteintes de valvulopathie cardiaque ou d’anévrisme vasculaire et des personnes porteuses de prothèse valvulaire cardiaque ou vasculaire. Lorsque plusieurs personnes développent des symptômes dans une même zone géographique, on parle de cas humains groupés. Leur origine précise n’est pas toujours identifiée malgré des investigations épidémiologiques approfondies.

Ce projet transdisciplinaire a également servi de point de départ à la construction d’un « jeu sérieux », conçu sur la base des résultats d’enquêtes socio-anthropologiques, visant à faciliter la mise en dialogue des parties prenantes pour améliorer la prévention et la gestion de la fièvre Q (Projet ZOOJEU)

Partenaires

  • UMR EPIA, Université Clermont-Auvergne, INRAE, VetAgro Sup, Saint-Genès Champanelle
  • Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine, Niort
  • Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-Etre des Ruminants, Niort
  • Anses, LNR fièvre Q (mandat DGAL), Laboratoire de Sophia Antipolis, Unité de Fièvre Q animale, Sophia Antipolis
  • Centre National de Référence Coxiella burnetii (mandat SPF), Institut Méditerranée-Infection, Marseille
  • Établissement Français du Sang Nouvelle Aquitaine, Bordeaux
  • Groupement de Défense Sanitaire des Deux-Sèvres, Prahecq
  • Groupement de Défense Sanitaire de Vendée, La Roche sur Yon
  • Qualyse, Laboratoire conseil sanitaire et alimentaire, Champdeniers
  • UMR Territoires, Clermont-Ferrand
  • Origens Media Lab, Clermont-Ferrand
  • Bureau d’Etudes, ferme de la Mhotte, Saint-Menoux
Partenaires EXPAIRCOX

Financeurs

EXPAIRCOX a bénéficié de financements multiples, sous forme de sous-projets complémentaires :

  • L’ARS Nouvelle Aquitaine en 2018, 2019, 2020, 2021, 2022, 2023 et 2024 : projets « EXPAIRCOX lieu de vie » pour la recherche de la bactérie dans les lieux publics, la réalisation d’enquêtes sérologiques et PCR sur les donneurs de sang, et d’études sur la perception des risques sanitaires
  • Le Conseil Régional de Nouvelle Aquitaine de 2018 à 2024 et le Conseil Départemental des Deux-Sèvres entre 2018 et 2021 pour la recherche de la bactérie dans les poussières de bâtiments d’élevages et pour les études de la dispersion lors des manipulations de fumier.
  • Le département Santé Animale d’INRAE en 2022 : projet « Dedicox » pour le génotypage des échantillons positifs en PCR
  • La direction Appui aux Politiques Publiques d’INRAE en 2021, 2022 et 2023 : projet « ZOOJEU » pour la réalisation d’enquêtes et la création du jeu sérieux ZOOJEU
  • Fonds propres de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection pour la réalisation d’analyses PCR sur dons de sang en 2023, 2024 et 2025
Financeurs ExpairCox

Remerciements

Nous tenons à remercier grandement les personnes qui ont contribué au projet, en particulier :

  • les éleveurs qui ont permis la réalisation de prélèvements environnementaux dans leur élevage
  • les donneurs de sang qui ont permis la réalisation d’analyses en ne s’opposant pas à l’utilisation de leur don pour la recherche
  • les enquêtés qui ont pris le temps d’échanger sur la fièvre Q et plus globalement sur les risques sanitaires dans le cadre d’entretiens semi-directifs
  • les participants à la journée « ZOOJEU » de sciences participative organisée le 4 mai 2023